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Réagir en cas d'intoxication



Toutes mortalité massive aiguë* doit être déclarée aux services vétérinaires départementaux (DDCSPP).

N’attendez pas ! Il est important de signaler ces troubles immédiatement, afin de pouvoir réaliser les prélèvements au plus tôt (dans les 48h) et de maximiser les chances de mettre en évidences d’éventuels résidus.

 


*Définition de la mortalité massive aiguë selon la Note de service DGAL/SASPP/2018-444 du 16/06/2018

Un rucher est considéré comme atteint d'une mortalité massive aiguë d’abeilles adultes (MMAA) lorsque, brutalement et sur une période inférieure à 15 jours :
  • au moins 20% des colonies ou au moins 1 colonie lorsque le rucher en compte 2 à 5 ou 2 colonies lorsqu'il en compte 6 à 10 sont atteintes de MMAA.

Une colonie
est considérée victime de mortalité massive aiguë d’abeilles adultes (MMAA) lorsque, brutalement et sur une période inférieure à 15 jours, une des caractéristiques suivantes est vérifiée :
  • des abeilles adultes sont retrouvées mortes ou moribondes sous forme d'un tapis devant ou dans la ruche (volume d’abeilles touchées supérieur à un litre),
  • la colonie est victime de dépopulation (hors essaimage), c'est à dire qu'il y a disparition d’une grande partie des abeilles adultes avec présence dans la ruche d’une population très réduite d’abeilles avec présence de couvain, de réserves de miel et de pollen en quantité.

Les mortalités constatées en fin d'hiver ne sont pas à considérer comme des phénomènes de mortalité massive aiguë s'il n'est pas possible de les positionner dans une période précise permettant de définir leur caractère aigu, c'est à dire de troubles brutaux apparus en moins de 15 jours.

Les phénomènes de dépérissement ou d'affaiblissement
ne sont actuellement pas pris en compte dans ce dispositif, du fait de leur caractère non aigu.







Prélèvements et analyses de résidus dans les matrices apicoles
Si la suspicion d’intoxication peut être retenue, une enquête des services vétérinaires pourra être lancée. Sinon, les analyses éventuelles devront être financées par l’apiculteur et/ou le GDSA.

 


    Les prélèvements sont à réaliser le plus tôt possible

Il est primordial d’intervenir rapidement. Seuls les prélèvements réalisés et congelés dans les 24 heures qui suivent l’apparition des troubles pourront permettre d’identifier des traces de molécules chimiques. Il est inutile d’analyser des abeilles mortes depuis plusieurs jours ! Vous pouvez prélever vous-même des échantillons dès que vous constatez les troubles, avant la visite d’un agent ou d’un technicien. Cependant, seuls les prélèvements réalisés par l’agent assermenté feront foi.



     Prélevez suffisamment d’abeilles fraîchement mortes ou vivantes et symptomatiques.

Vous pouvez également congeler un cadre avec du couvain, du miel et du pain d’abeille

mais l’échantillon le plus intéressant à analyser est le pollen de trappe  (voir ci-dessous).



Procédures de prélèvement d’échantillons

 

    • Fiches de prélèvement pour les diagnostics pathologiques
    • Fiches de prélèvement pour les diagnostics toxicologiques
    • Fiches  commémorative de prélèvement

 

Ces fiches conseillent les utilisateurs sur le matériel adapté au prélèvement de chacune de ces matrices et les orientent vers la procédure recommandée pour l’obtention d’échantillons de qualité. Des indications sur la quantité d’échantillons à prélever ainsi que sur les conditions de stockage et de transfert vers les laboratoires prestataires sont aussi présentées sur chacune des fiches techniques.

 

Un modèle de fiche commémorative de prélèvement est également proposé afin de faciliter la traçabilité des échantillons par les utilisateurs.

 

Contact : cyril.vidau@itsap.asso.fr



  • Tutoriel pour prélever de la cire d'abeille

Un des soucis lorsqu’on analyse la cire vient de ce que cette matrice n’est pas homogène.

L’ADARA a un réalisé « tutoriel pour prélever un échantillon de cire d'abeille ».



  • Le pollen de trappe : un échantillon de choix

Les pelotes de pollen contenues dans les « trappes à pollen » reflètent directement les apports alimentaires des colonies à un instant donné.

C’est le prélèvement le plus pertinent à analyser pour examiner la nature des ressources alimentaires d’une colonie ainsi que pour rechercher la présence de contaminants.

L’analyse du « pain d’abeille » (la pâte de pollen stockée dans les alvéoles), est moins pertinente car il est présent dans la ruche depuis un temps indéterminé.


Conseils :

 

Le plus rapidement possible après le cas de constat de "troubles" sur un rucher, mettre en place quelques trappes à pollen. Vous aurez ainsi un « échantillon » des ressources exploitées par les abeilles.

Toutes les ruches d’un même site n’exploitent pas les mêmes ressources. Placer des trappes sur 3 ou 4 colonies et faire analyser un mélange des pollens récoltés.

En cas de prélèvement de pain d’abeille, l’échantillon doit être représentatif des réserves présentes dans la colonie :

      • Réaliser plusieurs prélèvements, sur plusieurs cadres d’une même colonie. La quantité à prélever est de 30g.
      • Pour le conditionnement éviter le plastique et préférer des boîtes en carton.
      • Eviter la présence de miel, sinon il se répand sur le pain d’abeille rendant ainsi son extraction impossible.
      • Les prélèvements doivent être envoyés au laboratoire dans un colis rigide afin d’éviter tout risque d’écrasement, avec leur identification et une fiche de commémoratif dûment remplies.



Vers un Observatoire des Mortalités et des Affaiblissements de l’Abeille (OMAA)

L’état met en place un observatoire des résidus de pesticides détectés dans l’alimentation de l’abeille

Les analyses réalisées par les apiculteurs et les techniciens des ADA et des GDSA ont permis de réunir beaucoup d’informations. Cependant, les protocoles de prélèvement et d’analyses sont variés. Suite à la loi d’avenir de l’agriculture et son article L253-8-1 sur la phytopharmacovigilance, un Observatoire des Mortalités et des Alertes chez l’Abeilles (OMAA) va être élaboré par l’ANSES et l’ITSAP-institut de l’abeille en collaboration avec l’INRA (UMT Prade).

En harmonisant la conduite des investigations et en objectivant les mortalités et les affaiblissements, il sera possible d’organiser une base de données avec tous les résultats d’analyses. Les résultats issus de cet observatoire seront diffusés aux apiculteurs et au grand public.


"Abeilles et agriculture, pour en finir avec le conflit"

Le Salon International d'Agriculture de Paris a accueilli un débat entre Axel Decourtye (directeur scientifique et technique de l'ITSAP-Institut de l'Abeille), Laurent Bourdil, président de l'Association nationales des agriculteurs multiplicateurs de semences oléagineuses (ANAMSO) et Franck Aletru, Président du Syndicat National d'Apiculture.

Vous pourrez réécouter ce débat ici (25mn).

(Livre) "Les abeilles, des ouvrières agricoles à protéger”,

En lien avec les travaux de l’ITSAP Institut de l’abeille, un livre présentant des actions concrètes pour préserver la flore et réduire les risques d’intoxication vient de paraitre.

Réf Acta editions : B863 ou GFA Editions France Agricole: 921804.

Télécharger le Communiqué de Presse


 

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